Austérité budgétaire, abandon des familles modestes, vision néolibérale du travail : le véritable programme du FN

Par Ivan du Roy

Le Front national pourrait conquérir trois régions à l’issue des élections des 6 et 13 décembre prochains : Nord-Picardie, avec la liste emmenée par Marine Le Pen, Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec celle conduite par sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, et Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. En cas de victoire, la politique menée par le FN prendra-t-elle vraiment le virage social affiché dans les discours ?

Les mesures mises en œuvre par les maires frontistes, au sein de la vingtaine de villes qu’ils administrent, nous donnent des éléments de réponses. Austérité budgétaire, affaiblissement des services publics, abandon des populations les plus modestes, vision néolibérale du travail… Entre les belles déclarations de ses leaders et son véritable programme tel qu’il est appliqué, il y a un abîme.

Économiser 29 000 euros sur un budget annuel d’environ 30 millions, tel est l’argument de Joris Hébrard, maire FN du Pontet (17 000 habitants, Vaucluse), pour supprimer, en juin 2014, deux mois à peine après son élection, la gratuité totale de la cantine scolaire, dont bénéficiaient les familles les plus pauvres. 65 enfants sont concernés. Leurs parents doivent désormais s’acquitter de 1,57 euro par repas et par enfant. La somme peut paraître dérisoire. « Les familles doivent contribuer aux charges collectives. Ce qui est gratuit pour les uns est payant pour les autres, car le coût est supporté par la collectivité », fait d’ailleurs valoir Xavier Magnin, directeur de cabinet du maire.

Mais pour une famille monoparentale, comme il en existe 1,8 million en France, cela constitue une lourde charge, surtout si le parent travaille à temps partiel au Smic, ou s’il perçoit un minima social à cause du chômage. Avec deux enfants à charge, le coût de la cantine de cette banlieue d’Avignon peut avoisiner 10 % du budget familial.

De son côté, le maire n’a pas hésité à faire « supporter par la collectivité » une augmentation immédiate de son salaire de 44 % – 1 000 euros par mois – pour arriver à une rémunération brute de 3 281 euros. Question de priorité dans la défense de l’intérêt général, probablement.

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